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En avril dernier, j’ai eu l’opportunité de voir le documentaire “La fabrique des pandémies” de Marie-Monique Robin qui est sorti en 2022, deux ans après la pandémie de Coronavirus. Ce que j’y ai appris m’a confirmé le lien fort qu’il existe entre notre bien-être et celui des animaux et de la planète.

Rapide rappel sur l’état de la biodiversité

De nombreuses espèces sont en danger d’extinction selon plusieurs recherches scientifiques et la Liste Rouge de l’UICN. Les oiseaux et les amphibiens sont les premiers touchés suivis des mammifères et les reptiles. Le taux de disparition des espèces s’est accéléré, comme le dit cette citation tirée de Futura Sciences :

« Au lieu de neuf extinctions attendues [entre 1900 et 2050], ce sont 1.058 espèces qui seront éteintes en 2050, (…). Les espèces qui s’éteindront durant ces 150 ans auraient mis 11.700 ans à disparaître avec un taux naturel d’extinction »

(citation tirée de Futura Sciences)

À titre d’exemples, les guépards étaient de 100’000 en 1900, ne sont plus que 7’000, et les orangs-outangs ont vu leur population chuter de 25% en dix ans. Du côté des océans, la moitié des coraux ont disparu et avec un réchauffement climatique de 1.5°C, au minimum 70% d’entre eux partiront également. Le requin à pointes blanches a perdu près de 95% de sa population. Deux causes majeures sont la déforestation et la perte des habitats. Les mammifères ont perdu 30% ou plus de leurs territoires. La surpêche et la surexploitation en sont évidemment d’autres causes avec la pollution chimique et la prolifération d’espèces nuisibles.  Pour la communauté scientifique, cette accélération de la disparition des espèces pose un véritable danger pour notre santé, car nombreuses d’entre elles nous protègent contre les virus.

ASemaphore, écologie, environnement, changement climatique, développement durable

Perte de la biodiversité et épidémie de pandémies

Il a été établi par le GIEC que nous ferons face à des pandémies plus fréquentes qui se propageront plus rapidement et qui auront un très fort impact avec plus de victimes. Il existerait près de 850’000 virus inconnus dans la nature qui pourraient infecter l’humain.

Selon le documentaire “La fabrique des pandémies”, les zoonoses sont en hausse depuis les cinquante dernières années. Il existe de nombreux facteurs comme manger de la viande qui est souvent la porte d’entrée à beaucoup de maladies, mais également déforester, par exemple, les arbres permettent de garder au sol la bactérie transportant l’ulcère du Buruli. En coupant les arbres, les oiseaux ont accès à l’étang et ils mangent les plus gros poissons, ne laissant que les plus petits responsables de véhiculer la bactérie. La lumière entre également plus facilement, les algues prolifèrent et aident à croître la bactérie. La charge infectieuse augmente. Détruire les habitats cause du stress aux animaux, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies, notamment la chauve-souris qui est un réservoir de virus. Ces virus transmettent souvent de la même manière : un animal sert de réservoir sans en être malade, une autre espèce sert de pont avec les humains et lui transmet le virus. Les animaux d’élevage servent souvent ce rôle à cause de la proximité génétique.

Un exemple parlant est la maladie de Lyme. La tique est le vecteur qui va s’attacher à la souris à la patte blanche qui entre en contact avec les humains. La densité de souris est plus grande dans les petites parcelles de forêts et les chances d’avoir des tiques infectées augmentent. Avec la disparition des prédateurs, les souris prolifèrent et la maladie également. Dans des espaces avec de nombreuses espèces différentes, il y a moins d’impacts des animaux réservoirs comme la souris, c’est ce qu’on appelle l’effet de dilution. Avec de nombreuses espèces, les vecteurs comme la tique sont détournés des réservoirs et peuvent s’attacher à des animaux non-compétents (qui ne transmettent pas le pathogène à l’humain). Malheureusement, les espèces les plus susceptibles de propager l’agent pathogène sont les mêmes qui prospèrent quand la biodiversité diminue. 

Avec cet exemple, nous comprenons bien que la santé humaine passe par la santé de l’environnement et des animaux. La biodiversité nous protège.

Ana

Retrouvez tous les épisodes de « Biodiversité en danger », ci-dessous :